NAPOLÉON SUR SON LIT DE MORT PAR LE CAPITAINE ROTTON DU 20è RÉGIMENT D'INFANTERIE (Mise à jour: 5 janvier 2013) Le lieutenant Guy Rotton était arrivé à Sainte-Hélène avec le 20è régiment d'infanterie, entre le 29 mars et le 8 avril 1819. Réparti tout d'abord dans divers postes à Jamestown, à Francis Plain, Lemon Valley, High Knoll et Ladder Hill, le régiment a ensuite été déplacé au camp de Deadwood pour y remplacer le 66è régiment au début de février 1820. Le 20è régiment sera celui qui sera présent en face de Longwood lors des derniers mois de la vie de Napoléon. Pour plus d'information sur ce régiment, lire sur ce site l'article concernant le journal du lieutenant Oakley. Un des capitaines de ce régiment était Guy Rotton. Il se maria à Ste-Hélène le 15 janvier 1820 avec Maria South, la fille cadette du commandant du régiment, le Lt-Colonel Samuel South. Comme Oakley, Rotton est peu connu des historiens de la captivité et, à dire vrai, il n'eut guère de rapports avec Longwood. Son entrée dans l'histoire hélénienne est essentiellement due à son talent de dessinateur. Et, le 6 mai 1821, comme tous les autres officiers du régiment, il s'est rendu à Longwood pour voir exposée en grand uniforme la dépouille de celui qui, un temps, régna sur une bonne partie de l'Europe. Les croquis connus sont au nombre de cinq. Trois d'entre eux concernent les jardins de Longwood et un autre la Vallée du Tombeau. Enfin le dernier est celui de Napoléon sur son lit mortuaire. Ces croquis font aujourd'hui partie de la collection de la librairie de Rhodes House, appartenant à la très célèbre Bodleian de l'université d'Oxford. Ces croquis, et beaucoup d'autres documents, ont été légués par Trevor Hearl, décédé en 2005, qui était un membre éminent de l'association Friends of St. Helena et contributeur fréquent de leur revue hélénienne Wirebird, ainsi nommée d'après le célèbre oiseau endémique à l'île. ![]() La revue Wirebird Le croquis dont il s'agit dans cet article est celui réalisé par Rotton concerne la mort de Napoléon. La scène de la dépouille de l'Empereur sur son lit mortuaire a été croquée, avec plus ou moins de succès, par de nombreux artistes amateurs parmi les officiers de régiment et voyageurs de passage. ![]() Napoléon sur son lit mortuaire - croquis de G. Rotton (source: collection Trevor Hearl à la Bodleian Library, Oxford) Ce croquis n'apporte rien de nouveau quant aux détails de la scène bien connue mais il est saisissant de réalisme par rapport aux autres. Cette précision dans le trait du dessin est caractéristique des croquis réalisés par Rotton comme on le verra par la suite (dans un futur article) concernant les croquis qu'il avait fait des jardins de Longwood, un témoignage unique de leur état visuel en 1821. Dans le croquis de Napoléon sur son lit mortuaire, on remarque la mentonnière que le docteur Antommarchi avait placée sur la dépouille pour maintenir la bouche fermée (car elle était restée entr'ouverte au moment de la mort, la veille) pendant les visites de l'après-midi du 6 mai et du lendemain 7 mai. Dans la collection de ces croquis, il est mentionné qu'il s'agissait d'un croquis fait le 6 mai, mais rien ne prouve cette date qui n'a pas été notée par l'artiste sur son croquis selon l'original qui a été examiné. Il semble, d'après les autres croquis connus, que celui-ci fut en fait réalisé en 7 mai et cet article tente d'en expliquer la raison. Dans l'ouvrage L'autre Sainte-Hélène, le lecteur trouvera un certain nombre de témoignages tant français qu'anglais sur l'aspect de Napoléon étendu sur son lit mortuaire à deux moments de la journée (voir notamment pages 355-356). Le matin du 6 mai, Napoléon était habillé d'une simple chemise blanche, avec un crucifix posé sur sa poitrine: on devait opérer l'autopsie sur sa dépouille en début d'après-midi et seuls quelques artistes furent autorisés à se rendre auprès de son corps pour réaliser des croquis. Pour lire la suite, cliquez ici |
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