L'AUTRE SAINTE-HÉLÈNE
L'autre Sainte-Hélène - The other St. Helena

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LES MASQUES MORTUAIRES DE NAPOLÉON


LES FAITS
(mise à jour: 7 février 2011)

Le chapitre "Burton" de l'ouvrage "L'autre Sainte-Hélène" est consacré à l'affaire du masque mortuaire. Le lecteur est invité à le lire au préalable, ceci pour éclairer le propos de cet article. Les conclusions qui en ressortent, sur la base des témoignages, sont les suivantes, de façon chronologique:

5 MAI 1821
- mort de Napoléon à Longwood à 17h49; tôt Mme Bertrand a fait part du désir de prendre un moule de sa tête pour le transmettre à sa famille, notamment sa mère, Madame Mère, à Rome
- on manquait de plâtre à Sainte-Hélène pour réaliser le masque mortuaire du défunt Napoléon, probablement du fait que la nouvelle maison de Longwood venait d'être achevée et que ses finitions avaient dû employer tout le plâtre disponible
- la nuit du 5 mai, on ne toucha pas au défunt jusqu'à minuit, lorsque les domestiques procèdèrent au nettoyage de sa dépouille; à sa demande, une autopsie était prévue le lendemain 6 mai

Docteur François Antommarchi
Le docteur Antommarchi

6 MAI 1821
- de bonne heure, les officiels se rendirent à Longwood pour le constat officiel du décès; Mme Bertrand exprima le désir de réaliser un moule de la tête et Hudson Lowe propose les services des médecins compétents; Antommarchi lui répondit qu'il avait toute la compétence nécessaire et qu'il ne lui manquait que du plâtre; on dépêcha Andrew Darling en ville pour en trouver
- le matin, des artistes se rendirent à Longwood pour faire des croquis de Napoléon sur son lit mortuaire: il était alors recouvert d'un drap blanc avec un crucifix sur la poitrine; on admira la beauté de ses traits
- Andrew Darling ne put trouvé du plâtre de Paris dans les entrepôts aussi il acheta plusieurs statuettes en plâtre afin de les briser et en faire une texture; Antommarchi ne réussit cependant pas à fabriquer une texture adéquate et renonça au projetde faire un masque mortuaire
- vers 14 heures eut lieu l'autopsie de Napoléon; aux nombreux médecins britanniques présents, Mme Bertrand réitèra sa demande de savoir si quelqu'un pouvait aider à faire un masque mortuaire, d'autant que la décomposition de la dépouille de Napoléon avait commencé et que, dès le soir du 6 mai, de nombreux témoins écrivirent que l'altération des traits était notable
- le docteur Burton, médecin-chef du 66è régiment, campé à Francis Plain, proposa d'aller chercher du gypse dans l'île, dans un endroit dont il avait eu connaissance, pour tenter de fabriquer du plâtre par cuisson des minéraux
- aidé par l'enseigne John Ward, et d'une chaloupe avec quelques marins, Burton a pu récupérer du gypse dans un îlot voisin (il en existe dans l'île-même mais ce gisement semble ne pas avoir été connu à l'époque) dans le courant de la nuit, à l'aide de torches (cette nuit-là était presque la nuit noire, une nouvelle lunaison ayant débuté 2-3 jours avant)
- pendant ce temps, à Longwood, on habilla l'Empereur en grande tenue pour laisser les visiteurs venir lui rendre un dernier hommage; la dépouille en tenue de Colonel des chasseurs à cheval de la Garde Impériale, avec décorations, bottes éperonnées, et chapeau légendaire, est déposée sur le manteau de Marengo, sur le lit de fer qui avait servi à Napoléon pendant ses campagnes milltaires
- lors du maniement du corps, on abîma légèrement l'arête du nez de Napoléon (un détail qui sera ensuite remarqué lors de l'exhumation en 1840)

Docteur Francis Burton
Le docteur Burton

7 MAI 1821
- avec l'aide du peintre-décorateur Payne, souvent employé à Longwood, Burton fit cuire le gypse et réussit à obtenir un plâtre adéquat mais rudimentaire
- il proposa à Antommarchi de tenter de réaliser le moulage de la tête de Napoléon en premier; Antommarchi, constatant la mauvaise qualité du plâtre, refusa; Mme Bertrand, désespérée de faire une dernière tentative, donna une chance à Burton de réaliser lui-même le moulage en question
- on reporta la mise en bière de la dépouille de Napoléon pour donner le temps à cette tentative; Burton et Ward commencèrent à travailler en fin de journée et réalisèrent le moule de la partie faciale, avec l'aide des domestiques de Longwood
- la prise du moule facial fut faite en présence de nombreux témoins, à savoir les domestiques (dont au moins Archambault et Saint-Denis, alors que Marchand, lui, était peut-être occupé avec Bertrand et Montholon), Mme Bertrand, Burton, Ward et Payne, ainsi que le docteur Rutledge, assigné à la surveillance de la dépouille de Napoléon jusqu'à sa mise en bière, et aussi le dessinateur Rubidge, présent dans l'île à ce moment-là, et l'enseigne Duncan Darroch, assigné au bon déroulement des visites à Longwood (quoique celui-ci préféra rester en dehors de la pièce du fait de l'odeur très nauséabonde que la dépouille dégageait alors)
- voyant que l'opération faisait du progrès, Antommarchi finit par se joindre à l'effort de Burton, peut-être poussé par le grand-maréchal Bertrand, ou son épouse, qui souhaitait se conformer au dernier souhait de l'Empereur, à savoir que seul Antommarchi était autorisé à porter ses mains sur sa dépouille...
- la prise du masque réussit, malgré la qualité rudimentaire du plâtre, et malgré la décomposition du corps, qui était très avancée le soir du 7 mai, soit 48 heures après le décès; c'est cependant "la figure du moment" (selon l'expression de Marchand), devenue cadavérique, et non celle de six heures après la mort qui ressemblait alors à celle du Premier Consul
- après la partie faciale, celle localisée entre les sourcils et la pointe du menton, Burton prend des moulages creux de la partie postérieure du crâne, sans doute en deux parties ou plus; il n'est pas aisé de prendre tout le contour de la tête en un seul morceau sans laisser le plâtre sécher suffisamment de temps; or le temps était précieux car on devait procéder à la mise en bière le soir même; de plus, Burton souhaitait conserver chaque moule négatif afin de tirer plusieurs copies (les positifs) du masque le lendemain
- la mise en bière eut lieu solennement le soir du 7 mai, entre 19 et 20 heures, en présence de tous les compagnons de captivité: c'est la dernière fois qu'ils voyaient Napoléon; avant la fermeture définitive du cercueil, Bertrand saisit la main du défunt et la baise (on trouvera cette main rigide, laissée dans cette position, lors de l'exhumation de 1840)
- Burton laissa les différents plâtres à Longwood, au dessus d'une cheminée, pour leur permettre de sécher pendant la nuit

8 MAI 1821
- Burton revint à Longwood: l'opération consistait alors à fabriquer des masques mortuaires "pleins", ou "positifs", à partir des moules, "négatifs", pris la veille; comme il y avait plusieurs moules, Burton avait sans doute l'intention de prendre le premier masque facial, puis les autres, afin de les assembler en les fixant avec du plâtre; cette technique, dite de "bon creux" permet de conserver les moulages négatifs initiaux, sans les détruire, tout en fabriquant plusieurs copies, ce qui était alors le but
- pour cette opération, Antommarchi fut présent et travailla avec Burton car il s'agissait de faire plusieurs masques mortuaires, pour en remettre à la famille Bonaparte, Mme Bertrand, Antommarchi et Burton, au moins
- mais la première opération, pour créer le masque positif de la partie faciale, ne réussit pas bien et, afin d'extraire ce masque, resté collé au moule creux négatif, Burton fut contraint de casser ce moule négatif, ce qui ne permettait plus de créer d'autres masques comme initialement souhaité; la mauvaise qualité du plâtre fut mise en cause: il était hasardeux de poursuivre !
- Burton proposa à Antommarchi et à Mme Bertrand de ne finir le travail qu'une fois rentré en Angleterre, pour ne pas risquer la perte des seuls éléments restants; on tomba d'accord sur cette suite à donner, et Burton quitta Longwood en laissant sécher le masque facial positif, ainsi que les moules creux (négatifs) de la partie crânienne
- il est possible que Burton ayant constater que sa méthode de "bon creux" n'était plus possible, du fait de la perte du moule négatif facial, il ait alors procédé au "collage" des moulages négatifs de la partie postérieure du crâne, ceci en vue de les assembler et pouvoir créer à Londres un moule crânien positif sur lequel la partie faciale pouvait être jointe; dans ce cas, on avait alors un grand moule creux crânien, assez fragile car sans la partie faciale, mis à sécher à Longwood
- mais, en cours de journée, Mme Bertrand se saisit du masque facial et l'emporta chez elle; elle expliqua à Andrew Darling, qui se trouvait à Longwood pour préparer les funérailles, que l'intention était d'envoyer ce masque facial au célèbre sculpteur Canova afin qu'il en fasse un masque mortuaire de l'Empereur, propre à être laissé à la postérité
- Mme Bertrand laissa sur place le moulage postérieur du crâne, ce qui suppose qu'il était soit trop fragile, ou pas encore sec

9 MAI 1821
- le 9 mai, jour de la dernière messe pour Napoléon et de ses funérailles, beaucoup de monde arriva à Longwood, pour accompagner le cortège funèbre; Burton remarqua que le masque facial avait disparu et on lui expliqua que Mme Bertrand l'avait emporté
- après les funérailles, il se rendit chez Mme Bertrand et on lui dit que le travail du masque sera fait en Europe et que, lui Burton, recevra une des meilleures copies du masque final en remerciement de ses efforts; Burton demanda une attestation écrite en ce sens, mais le l'obtint pas
- le doute s'installant dans son esprit, Burton emporta dans ses quartiers les moulages de la partie crânienne, ou le moule crânien assemblé, laissé(s) sur place à Longwood; autre hypothèse, Mme Bertrand, n'ayant pas compris l'intérêt de ce moulage postérieur, s'était contentée de ne se saisir que le masque facial

22-24 MAI 1821
- à plusieurs reprises, Burton tenta d'obtenir un certificat signé de la part des Bertrand avec la promesse qui lui avait été faite de lui remettre un masque mortuaire de Napoléon; ses demandes restèrent sans réponse; il s'adressa au gouverneur Hudson Lowe qui lui expliqua que sa position ne lui permettait pas d'intervenir dans cette affaire privée; de plus, Lowe chercha plutôt la reconcialiation avec Bertrand avant le départ des Français de l'île; il admit cependant, dans un rapport à Lord Bathurst, que Burton n'avait pas bien été traité de la part des Bertrand alors qu'il avait fait tout l'effort de fabriquer le plâtre et de réaliser le masque mortuaire tant désiré
- le 22 mai, l'ordre tomba que le 66è régiment devait repartir en Europe, en même temps que les Français, mais pour une partie seulement; le reste devra attendre un départ plus tardif, et Burton, en tant que médecin-chef de ce régiment, devait rester avec lui jusqu'au départ final
- aussitôt, le même jour, Burton écrivit à Mme Bertrand pour la prévenir qu'il ne pourra voyager à Londres avec eux et demanda son attestation, et surtout la paternité de l'ouvrage; il ne reçut aucune réponse
- le 24 mai, resté sans réponse, Burton écrivit au grand-maréchal Bertrand pour se plaindre de la non-réponse de son épouse et menaça de poursuive son cas en justice à Londres, et ailleurs, si on ne lui donnait pas raison; la réponse, préparée par Bertrand et Montholon, fut décevante pour Burton: selon eux, il n'avait fait qu'aider Antommarchi à qui l'on avait confié la tâche en question et que, en tout état de cause, une personne commanditée à faire un travail ne pouvait prétendre à la propriété du résultat de ce travail; on proposa à Burton d'attendre que le masque soit dupliqué en Europe et que la famille Bonaparte lui transmette une copie en remerciement de son effort; pour la question de la propriété, Bertrand considèrait que le masque mortuaire appartenait à la famille Bonaparte

27 MAI 1821
- les Français quittèrent Sainte-Hélène, avec le précieux masque du visage de Napoléon dans les bagages d'Antommarchi qui, devant se rendre en Italie, allait apporter la relique à la famille Bonaparte
- par désespoir de n'avoir pu obtenir gain de cause, et pensant qu'il ne reverrait jamais les Bertrand, dans un moment de colère, Burton brisa la partie crânienne qui était restée en sa possession, et récupéra précieusement les cheveux qui y étaient encore collés depuis le moulage du 7 mai au soir (témoignage de l'épouse Ward, après le décès de son époux qui avait été l'assistant de Burton lors des opérations sur le masque mortuaire)

12 JUIN 1821
- Burton quitta Sainte-Hélène avec le reste du 66è régiment; leur traversée pour l'Angleterre mit cependant moins de temps que celle des Français et, à son arrivée, Burton put se rendre compte que les Bertrand se trouvaient encore à Londres car le grand-maréchal attendait l'autorisation de rentrer en France après sa condamnation à mort par contumace, datant de 1816

À LONDRES
- le navire des Français, le Camel, arriva en Angleterre après une longue traversée de 66 jours; après des formalités et autorisations de débarquer, les Bertrand, Montholon et  Antommarchi allèrent sur Londres et laissèrent les domestiques de Longwood régler le dédouanement des bagages; Marchand et les autres le rejoignent quelques jours après, avec leurs bagages; certaines caisses d'Antommarchi restèrent cependant bloquées en douane; l'une d'elle contenait le masque mortuaire: Burton avait, en même temps que le départ de ce navire, envoyé une lettre à l'intention des douanes anglaises pour bloquer ces caisses !
- Burton, avec un navire plus rapide, arriva le 9 août, soit quelques jours à peine après les Français
- il tenta une fois encore d'obtenir gain de cause auprès des Bertrand qui, en échange de son abandon de poursuites, lui proposent un dédommagement pécuniaire
- faute d'obtenir raison, Burton organisa une saisie chez Bertrand, par huissiers, et intenta une action en justice pour réclamer son droit d'auteur du masque mortuaire; le grand-maréchal se défendit devant le juge Birnie en déclarant que le masque ne pouvaitt qu'appartenir à la famille du défunt et que Burton n'avait fait qu'apporter son concours à ce travail; le juge lui fit déclarer sur l'honneur que l'objet serait bien remis à la famille Bonaparte, et ferma le dossier en déclarant sa cour incompétente dans un tel cas; Burton fut débouté
- à Londres, avant d'envoyer le masque facial en Italie, Antommarchi avait réalisé une ou deux créations de ce que sera le masque mortuaire de Napoléon, tel que l'on le connait de nos jours; en effet, Bertrand aurait souhaité disposer d'une copie de secours au cas où le bagage d'Antommarchi serait bloqué ou perdu sur la route jusqu'à Rome; Antommarchi a donc fabriqué le masque mortuaire à Londres, à partir du masque facial de Burton et de son propre effort artistique pour recréer le crâne manquant; puis, à partir de ce modèle de base, il fit une copie que Bertrand laissa en dépôt auprès d'un ami sur place (peut-être sir Robert Wilson qui l'a secondé dans la procédure de justice), ainsi qu'une copie pour la famille Bonaparte; il a gardé avec lui le moulage positif de base créé à Londres pour faire ces deux copies, l'une pour Bertrand, l'autre pour Madame Mère, quoique Bertrand ait pu s'opposer à créer plus de copies que nécessaire compte tenu qu'il revenait au droit de la famille Bonaparte de décider s'ils voulaient laisser faire des copies telles quelles d'un masque de leur défunt parent; je penche pour cette dernière hypothèse, pour une question de principes qu'aurait soutenue le grand-maréchal
- Antommarchi envoya ses bagages, et le masque destiné à la famille Bonaparte, à Livourne car c'est le port de la Toscane; il devait d'abord s'y rendre pour déposer ses effets personnels et médicaux, puis entreprendre de là son voyage à Rome chez Madame Mère.
- Antommarchi prit la route par le continent en passant notamment par Paris, pour la première fois de sa vie; quelques mois plus tard, l'ancien médecin de Napoléon se rendit à Rome où il remit cette relique à la famille Bonaparte; et elle resta sous la garde du cardinal Fesch, oncle de Napoléon pendant plusieurs années, enfermée religieusement dans sa caisse d'origine

LES ANNÉES 1820
- en 1825, Antommarchi publia son ouvrage sur Les derniers moments de l'Empereur Napoléon où il écrivit que son masque mortuaire avait été réalisé avant l'autopsie...! Burton ne pouvait contredire ce détail autrement qu'en demandant que soient produits devant un juge les deux masques, celui qu'Antommarchi déclarait avoir été fait avant l'autopsie, quoique sans témoin, et celui que Burton réalisa, devant de nombreux témoins, après l'autopsie, le 7 mai, et que Mme Bertrand emporta
- c'est sans doute à l'époque de cette lecture qui le choqua, que Burton parla à son cousin, le docteur Graves, de l'affaire du masque; mais il cacha à ce dernier qu'il avait brisé la partie postérieure, n'étant évidemment pas très fier de son geste; seul son ami Ward était au courant de cet acte
- Burton décéda en 1828
- la monarchie légitimiste prit fin en France en 1830 pour laisser la place à une monarchie constitutionnelle avec Louis-Philippe comme "roi des Français" et le drapeau tricolore comme drapeau national

LA  SOUSCRIPTION DE 1833
- en 1833, on organisa une commission en vue de commercialiser un masque mortuaire de Napoléon; de la prise du masque facial en 1821, Antommarchi avait réalisé tant bien que mal, en août 1821 à Londres, un masque complet avec tout le pourtour du crâne; cette partie-là était cependant apocryphe; dans la commission, siégeaient notamment Bertrand et Gourgaud, deux des compagnons de la captivité de Napoléon
- la sortie des masques mortuaires, en plâtre et en bronze, réalisés par Richard et Quesnel, portaient tous la signature d'Antommerchi comme auteur de l'oeuvre
- les phrénologiques crièrent cependant au scandale, car ils ne reconnaissent pas dans la forme du crâne aucun signe de l'intelligence de Napoléon; cette "science" des bosses crâniennes, lancée par le docteur Gall, était à la mode à cette époque dans les milieux scientifiques
- en 1835, le docteur Graves, cousin de feu Burton, donna une conférence pour expliquer que c'était Burton le véritable auteur du masque mortuaire et il dénonça le fait que le masque commercialisé soit "complet" alors que seule la partie faciale n'avait été saisie par les Bertrand; ceci permet d'expliquer le désaccord avec les thèses phrénologiques !
- dépité par tant de problèmes de vindicte publique, l'affaire du masque s'ajoutant à celle précédente de la publication Mascagni, Antommarchi quitta l'Europe en 1834 en vendant ses droits à la société Richard et Quesnel; il partit pour la Nouvelle-Orléans, emportant dans ses bagages une copie des premiers bronzes réalisés, copie qu'il offrit en don à cette ville (elle s'y trouve toujours), et probablement un modèle du masque en plâtre qui avait servi en 1833 à la réalisation des modèles finaux de Richard et Quesnel
- le fondeur Richard et le ciseleur Quesnel décident de mettre fin à leur société, créée en 1826, et vendirent en 1836 les droits de fabrication du masque mortuaire aux frères Susse de Paris, autre maison de fonderie
- le moule ayant servi aux reproductions en bronze et en plâtre de la société Susse est peut-être celui acheté plus tard par le prince Démidoff à cette société, et exposé un certain temps dans un musée de l'île d'Elbe; ce masque comporte des empreintes de cire provenant du procédé de duplication; après la mort de Démidoff, il a été acheté par Lord Rosebery dans une vente aux enchères, puis racheté au XXème siècle par Octave Aubry lors de la vente de certains des effets de Rosebery

DERNIER TÉMOIGNAGE
- Burton n'a jamais révélé ce qui était advenu de la partie postérieure du plâtre, sans doute par honte de son geste emporté qui priva la Postérité d'une pièce authentique concernant Napoléon
- avec son ami Ward, Burton avait sans doute passé un pacte, celui de ne rien dire jusqu'à la mort des deux, Burton et Ward, de façon à ce que le blâme ne pût leur être fait, et pour cause !
- Burton étant décédé en 1828, foudroyé alors qu'il était en pleine parade à Canterbury, le secret mutuel était ensuite conservé par Ward
- au décès de ce dernier protagonniste, la veuve Ward a publié un article dans la presse pour raconter ce qui s'était vraiment passé... de façon à ne pas, elle-même, emporter le secret dans la tombe; ceci constitue sans doute le dernier témoignage sur cette dispute entre Burton et les Bertrand (voir L'autre Sainte-Hélène, pp 357-358)
- Le témoignage de Mme Ward, publié dans le Sharpe's Magazine en 1853 sous le titre Facts connected with the last hour of Napoleon, a ensuite été repris par divers ouvrages ultérieurs dont celui de Lady Burton, épouse et veuve de l'explorateur romancier, Richard Burton; curieusement plusieurs historiens ont ignoré, ou n'ont pas tenu compte, de ce témoignage capital

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POUR EN SAVOIR PLUS SUR LES MASQUES MORTUAIRES CONNUS
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Le masque dit "RUSI" => cliquez ici















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